CLOPIN CLOPANT.....

( au détour du chemin...)

CLOPIN CLOPANT mais avec la volonté de m'en sortir….

Me voilà partie avec mes bâtons dans les hauteurs de mon village , sous un beau soleil revigorant, une des forêts de la commune va accueillir mes pas aujourd'hui.

Depuis une dizaine de jours, je redécouvre mon environnement quotidien avec un autre regard grâce à ces bâtons magiques, à un autre rythme, plus proche de la nature qui se réveille de jour en jour

C'est le premier miracle, cette découverte .

Peu m'importe le rythme de la marche , même si je souhaiterais pouvoir aller plus vite, à une allure « sportive » mais mes limites physiques  m'imposent ce « train de sénateur » et la tortue de JEAN DE LA  FONTAINE  me doublerait peut être…du  moins quand je m'arrête pour « souffler » ou  reposer mes genoux ou tout simplement m'émerveiller devant une fleur ou un détail de la nature…

Je me suis réveillée le matin avec un léger lumbago et il est « tenace »  mais pour l'instant, j'arrive à l'oublier…toute à l'émerveillement de ce spectacle  si diversifié d'une nature printanière qui s'éveille à la vie….

Un champ de colza s'allume au détour du chemin menant à une ferme dont j'ignorais l'existence et j'aperçois des moutons  paissant dans la prairie attenante .(clic, une photo pour pouvoir en faire une  aquarelle à mon retour...)

Etonnés par cet humain qui marche avec des bâtons, ils lèvent la tête pour regarder ce « phénomène intrigant « , les agneaux  somnolant dans l'herbe fraîche se relèvent et quelque peu apeurés, se rassurent en s'approchant de leur mère ; ils reprennent des forces en tétant goulûment.

C'est la première fois que je vois des agneaux se mettre à genoux   pour téter  en agitant leur longue queue  frénétiquement pour manifester leur contentement , ils sont déjà grands et donc sont obligés de se «contorsionner « pour arriver aux mamelles des brebis !

C'est qu'elles ne sont pas longues les pattes des brebis et l'espace entre l'herbe et les mamelles est bien petit….Une scène bien attendrissante que ces petits derrières blancs relevés avec une queue qui frétille de bonheur

Et peu à peu , ils reprennent leur vie paisible voyant que je ne suis pas un danger…

Le chemin s'arrête dans la cour de la ferme , à quelques dizaines de mètres,  je  dois donc rebrousser chemin (bien contente  de cet «alibi » car mes forces commencent à décliner, et le lumbago se fait plus présent).

Il me faut retrouver l'énergie pour rejoindre ma voiture , il le faut, alors je me concentre sur les visions magnifiques  tout autour ,pour me distraire de ce mal au dos amplifié, un joli papillon vert tendre m'offre un ballet gracieux et se pose sur une fleur de pissenlit, déroule sa trompe pour s'abreuver du nectar et se laisse admirer  un court instant, à l'échelle de la vie de papillon, un tracteur   s'annonce  au loin et nous échangeons un sourire et un bonjour amical,  je connais son conducteur, il a un élevage de chèvres et approvisionne les alentours en "chabichous"....

Un vieux châtaignier « tord » ses branches dans l'espace et « héberge » malgré lui des » habitants , si  j'en juge par les trous bien ronds qui percent son tronc à plusieurs endroits tout en haut, j'aimerais bien savoir  quels sont ces squatteurs ? A plumes ou à poils ? Pic verts ou écureuils ? Et l'un d'eux me donne une réponse,  à ailes mais à « duvets » ,des abeilles s'affairent  sur les lèvres d'un trou, un essaim l'habite…

Les fleurs « papillons » d'or des genêts  parfument l'air avec vigueur, réchauffées par le soleil…

ET MON LUMBAGO est miraculeusement « parti » …YOUPI

Un nid inachevé , le fond est encore percé, tombé  suite à un coup de vent ,   est posé sur  l'herbe. Quelle ingéniosité, et quelle habileté ! Tricoté méticuleusement  avec des aiguilles de pin, des brins de mousse, décoré avec des touffes de lichens…Il ne recevra jamais les œufs de ce printemps…

Un petit bruissement dans les feuilles mortes , et un lézard surpris dans sa « sieste » au soleil, fuit de toutes ses pattes…

Le bleu des pulmonaires  colore les herbes grasses des fossés, attendant la visite des butineuses du châtaignier ….

Et  me voilà de retour , mes bâtons vont pouvoir se reposer eux aussi, ils ont eu plus à porter aujourd'hui avec mon mal au dos car je « m'accrochais »  à eux pour me « propulser » .

 Ouf,  j'ai réussi  ma sortie,  à mon petit rythme ;

 Est-ce une performance ?

A  mes yeux oui, car cela m'a demandé beaucoup d'efforts et de volonté pour  tenir la longueur avec ce fichu lumbago qui s'est invité dans ma petite galère de genoux arthrosiques….

Et cette victoire sur moi –même me donne de l'espoir, si vacillant soit-il….

Peut-être que quelques souffles amis referont partir cette petite flamme  allumée ….

 

 

 

 

 



26/04/2008
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